Une semaine à ski de randonnée en Norvège

La Norvège, destination de rêve, entre fjords et hautes montagnes enneigées. Pendant une semaine, je suis partie à sa découverte en ski de randonnée, dans la région nord de ce pays scandinave. Un voyage en famille accompagnée de mes parents – à qui je dois ma passion pour les sports de montagne. Je vous emmène avec moi ?

Jour 1 – Tromsø, porte d’entrée du Svalbard

Mon séjour commence dans la ville de Tromsø, tout au Nord de la Norvège. Située au dessus du cercle polaire, et point de départ historique des expéditions arctiques, la ville émerveille avec son architecture à base de ponts aériens reliant les îles et le continent.

Puisque je suis arrivée trop tard pour envisager une sortie à ski pour ce premier jour, c’est l’occasion de flâner dans les rues de Tromsø. Alors que la nuit tombe tranquillement, on profite des dernières lumières du jour sur le port, avant de rentrer se coucher pour se préparer à 6 jours de ski de randonnée non stop.

Jour 2 – A la découverte de l’île de Kvaløya : le Durmålstinden

On chausse les skis pour cette deuxième journée en Norvège, avec au programme l’ascension du Durmålstinden, sommet situé sur l’île de Kvaløya. Suite à une petite mésaventure d’avion, mon bagage à ski est resté coincé en transfert à Helsinki, la première étape du jour est donc de trouver du matériel de location. Heureusement, c’est plutôt chose facile à Tromsø, le ski de randonnée étant bien ancré dans la culture locale ! Après un rapide passage chez Tromsø Outdoor, direction les montagnes.

Le soleil est au rendez-vous pour cette journée (ce qui n’est pas chose si courante dans les Alpes norvégiennes), et c’est sous un grand ciel bleu qu’on démarre l’ascension.

C’est ma première journée de découverte de la Norvège, et je dois dire que tout est à couper le souffle : l’immensité du paysage, les fjords qui se déroulent au pied des montagnes… Rien à redire, le pays est à la hauteur de sa réputation.

Malheureusement, mon matériel loué pèse bien trop lourd, et les chaussures ne conviennent pas à mon pied, et je dois donc abandonner la randonnée avant le sommet. Sans regrets cependant, j’en aurais déjà pris plein la vue sur cette première sortie !

Jour 3 – Le Breidalfjellet en ski de randonnée

Pour le troisième jour de ce voyage, on découvre le classique temps norvégien, entre brume et neige. Qu’importe, on part quand même gravir notre sommet du jour : le Breidalfjellet.

Pour cette sortie, j’ai enfin récupéré mon matériel de ski : mes Blizzard Zéro G 85, accompagnés de fixations Oazo 6 de la marque Plum. Un super combo pour la légèreté, facteur essentiel pour moi qui suis toute petite.

Quand on a l’habitude du ski de randonnée dans les Alpes françaises, la Norvège surprend. On démarre au niveau de la mer, en zigzaguant entre des petits bouleaux parsemés dans la neige.

Malgré le brouillard, l’ambiance reste magnifique, voire un peu mystique. Le blanc nous entoure de toute part, au point qu’on ne distingue pas la limite entre ciel et neige au loin. Arrivés au sommet, les nuages s’écartent un peu, permettant de deviner les fjords depuis la crête qui conduit au sommet, et franchement, ce ballet de brume sur fond marin est à couper le souffle.

La neige commence à tomber pendant qu’on dépeaute, m’obligeant à écourter la séance photo du sommet pour repartir avant que la tempête ne soit trop dense.

De retour de cette sortie, direction le ferry, car on déménage pour la suite du voyage ! Après ces 3 jours de camp de base à Tromsø, on file direction Svensby, dans les Alpes de Lyngen. La traversée est magnifique, avec la vue sur les montagnes qui se jettent dans le fjord, et un petit arc-en-ciel comme cerise sur le gâteau.

Jour 4 – Skihytta et Svensby

Premier réveil à Svensby, sous un temps gris et pluvieux : pas de grosse sortie aujourd’hui. On part donc sur une petite randonnée en direction de Skihytta, une cabane en montagne sur les hauteurs de Lyngseidet.

Changement de décor radical après les grandes étendues ouvertes de la veille, on monte cette fois au coeur de la forêt de bouleau, jusqu’à atteindre la cabane dans les bois.

En poursuivant encore un peu notre chemin, on a la surprise de tomber sur une véritable hutte ! Minuscule, ronde et peinte en rouge, on la croirait tout droit sortie d’un conte des frères Grimm.

Après cette petite randonnée à ski en forêt, il me reste du temps pour découvrir Svensby, où nous logeons jusqu’à la fin du séjour. Honnêtement, le Airbnb réservé par ma famille est une pépite : un immense chalet, tout au bord du fjord, à quelques mètres seulement de la mer.

Vu les températures, pas question de se baigner, mais on profite quand même de la plage de galets noirs et de la superbe vue qu’elle offre.

Jour 5 – A la découverte des Alpes de Lyngen : le Kvalvikdalstinden

Cinquième jour, grand soleil annoncé, c’est l’occasion de partir pour une longue sortie, et de pleinement tester mon matériel de ski de randonnée acheté juste avant ce voyage !

Notre objectif du jour : le Kvalvikdalstinden, au coeur des Alpes de Lyngen. On démarre skis sur le sac pour une petite marche, avant de rapidement pouvoir chausser dans la forêt (de bouleau, comme toujours).

Après une approche en forêt, on débouche au coeur des montagnes, et là, c’est juste waouh. Le glacier s’étend devant nous, encadré par les hauts sommets des montagnes, sur fond de ciel bleu éclatant. Notre objectif est situé de l’autre côté du grand plat formé par ce dernier, qu’on traverse donc jusqu’à se retrouver au pied de la montée.

Deux petites pentes un peu raides à gravir, qui me permettent de prendre la mesure des Zero G pour les conversions. Verdict : la légèreté fait la différence, ils se soulèvent sans problème, pour des conversions hyper faciles ! Les fixations Plum ne font pas défaut non plus, avec une petite cale extrêmement agréable dès que la pente commence à bien grimper.

Enfin, le sommet est à portée de main, avec une dernière petite pente raide à passer pour y accéder. On déchausse pour grimper, et quelques mètres plus tard, la récompense est là : une vue à 360° sur les montagnes et les fjords, avec un camaïeu de blancs et bleus complètement magique.

La descente jusqu’au glacier est tout aussi plaisir que la montée : de jolies pentes, et une bonne neige toute douce. La partie en traversée est légèrement moins plaisante, surtout si vous prévoyez d’y aller en splitboard, préparez-vous à devoir repeauter.

Petit plaisir ultime pour finir cette journée : un couché de soleil doré et rose au dessus du fjord, qu’on admire depuis la terrasse de notre Airbnb.

Jour 6 – Le Falsdalstinden, entre brume et glacier

Sixième jour de ski de rando, et nouvel objectif : le Falsdalstinden. Pour tout vous dire, je pense que cette sortie est ma préférée de tout le voyage, et vous allez vite comprendre pourquoi en voyant les images.

Après une petite montée d’approche en forêt, on débouche sur un immense glacier, étendue blanche à perte de vue ceinturée par de hauts pics enneigés. La lumière, ce jour-là, est juste parfaite, le soleil caché derrière les nuages créant comme un diffuseur géant sur tout ce paysage glacé.

Je ne pourrais même pas décrire avec des mots ce que j’ai ressenti en contemplant ça, je me sentais juste incroyablement privilégiée de pouvoir voir ce genre de choses, et je vous laisse donc profiter des photos pour essayer de vous transmettre un peu de mes émotions ce jour là :

Après cette sortie de ski, je décide de prendre la voiture pour explorer un peu la côte. Sur les conseils de ma mère, je pars en direction de Koppangen, village de pêcheur situé au bout de l’île. Ses indications pour m’y rendre : suis la route jusqu’à ce qu’elle s’arrête !

Le trajet en lui-même est déjà superbe, on a constamment vu sur le fjord et les hautes montagnes des alpes norvégiennes, mais l’arrivée au village est encore plus impressionnante. Effectivement, sans sommation, la route s’arrête, coupée par d’immenses falaises qui se jettent dans la mer.

Au bout de cette route, seul au monde, comme coupé du temps, Koppangen et ses maisons de pêcheurs. Pas une âme qui vive au rendez-vous, comme si cette ville était figée, ailleurs. On s’y retrouve à contempler en silence la mer et la neige qui commence à tomber – un moment de calme profondément apaisant.

Jour 7 – Tempête de neige sur le Giilivarri

C’est sous la neige qu’on démarre cette dernière journée de ski de randonnée en Norvège, avec au programme l’ascension du Giilivarri (les noms des sommets auront tous été aussi imprononçables les uns que les autres).

Une vraie tempête blanche qui nous accompagne sur toute la première partie de l’ascension, et puis sans transition, le temps se dégage en quelques minutes, avec vue imprenable sur le fjord pour toute la suite de la montée.

La redescente sera clairement la meilleure de la semaine, avec une neige ultra fraîche qui vient tout juste de tomber. On ride face à la mer et sous le soleil, bref, le plaisir.

Tellement le plaisir, d’ailleurs, qu’on décide de se refaire une petite montée tant que le temps est au beau fixe – mais la météo norvégienne est capricieuse, et la tempête fait vite son grand retour, nous obligeant à dépeauter en express pour vite descendre avant de risquer de se perdre dans le brouillard.

Jour 8 – Balade à Tromsø et retour à la maison

Pour ce dernier matin en Norvège, c’est une énorme chute de neige qui m’accueille au réveil. A l’extérieur du chalet, tout est blanc, et c’est juste magique.

Mais après six jours à skier sur les pentes des alpes norvégiennes, il est temps de prendre le chemin du retour, avec des souvenirs plein la tête (et des photos plein le boîtier). En attendant l’avion, on flâne une dernière fois dans les rues de Tromsø, prenant le temps de découvrir ses ruelles et ses bâtiments, comme l’Eglise Arctique, ou encore une ancienne cathédrale de bois.

Si vous voulez en prendre plein la vue, direction le Fjeillheisen, un téléphérique qui vous emmènera au-dessus de la ville, et offre une vue panoramique complètement dingue.

Les infos pratiques

Quel équipement pour le ski de randonnée ?

+ La sous couche : un teeshirt et un collant en laine mérinos, pour bien garder la chaleur et évacuer la transpiration.

+ Les vestes : j’opte toujours pour le trio polaire/doudoune/gore-tex en montagne, qui me permet de m’adapter à la température tout en étant toujours au chaud et au sec. En premier, une polaire fine et respirante pour l’effort. Par dessus, une doudoune en duvet d’oie à mettre en arrivant au sommet, pour ne pas prendre froid. Mon modèle préféré, que j’utilise depuis des années : la Rab Microlight. Et enfin, une veste gore-tex, pour être protégée du vent et de la pluie/neige, que ce soit au sommet, à la descente ou pendant la montée. En ce qui me concerne, je ne jure que par la Norrona Lyngen, que je trouve vraiment top pour la pratique du ski de rando.

+ Le pantalon : un pantalon gore-tex, avec, comme pour la veste, des aérations pour pouvoir l’ouvrir pendant l’effort.

+ Les accessoires : un bandeau ou un bonnet pour garder les oreilles au chaud en montée, des gants fins pour la montée, une paire de bonnes moufles ou gants chauds pour la descente à ski, un tour de cou, pour se protéger de la neige et du vent, des lunettes de soleil, et bien sur, un casque pour la descente.

+ Le sac à dos : comme je porte mon matériel photo en plus du matériel classique pour une sortie à la journée, j’ai opté pour un sac à dos qui ne soit pas trop petit : le Sopris 30 de chez Osprey. C’est clairement ma marque préférée de sacs à dos, elle est parfaite si comme moi vous êtes de petite taille. Les petits plus très agréables de ce modèle : une poche qui s’ouvre dans le dos, des fixations à la fois pour les skis sur les côtés, mais aussi pour un split, et une attache spéciale pour fixer le casque en montée.

+ Les skis : j’ai choisi la légèreté avant tout, mais tout en voulant quand même des skis techniques et agréables à la descente. Pour ça, je trouve les Blizzard Zéro G parfaits, de vrais poids plumes, mais avec lesquels vous pouvez clairement tout descendre. Montés dessus, les Oazo 6 de Plum, marque de fixations françaises qui m’a apporté son soutien pour m’équiper pour ce voyage.

+ Les chaussures : être confort dans ses chaussures, c’est la base en ski de randonnée, je ne peux donc que vous conseiller de tester des modèles pour voir celui qui vous correspond le mieux. Pour moi, c’est sans hésitation les Scarpa Alien, hyper légères, et aussi agréables que des pantoufles.

Quand partir en Norvège pour skier ?

Pour ce voyage, nous sommes partis fin avril, et la neige était toujours bien présente. L’avantage, c’est qu’à cette période de l’année les jours sont très longs, ce qui laisse énormément de temps pour profiter. L’inconvénient, vous ne verrez pas d’aurores boréales, c’est déjà trop tard pour les admirer.

Quel budget ?

On ne va pas se mentir, la Norvège est magnifique, mais c’est un budget. Pour ce voyage, voici ce que j’ai payé (arrondi à la louche)

  • 500EUR pour mes billets d’avion
  • 300EUR de location de voiture sur place.
  • 200EUR de courses (tout est très cher là bas, on a vite abandonnée l’idée de faire des restos)
  • 150EUR/jour pour l’hébergement

Donc au total, un voyage à environ 1150EUR pour une semaine, mais franchement, les paysages en valent totalement le coût.

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