Après six mois d’hiver bien chargés, j’ai eu envie de partir me détendre au soleil – mais pas trop loin des montagnes quand même. Je suis donc partie 15 jours à la découverte du Sud de l’Albanie, avec une petite différence par rapport à mes précédents voyages : pour me sentir 100% en vacances, j’ai décidé de ne pas emmener mon appareil photo !
Très bizarre pour une photographe passionnée comme moi de partir sans mon fidèle boîtier, mais au final, je recommande l’expérience à tous les photographes pros. Déconnecter complètement, ça fait parfois du bien.
Evidemment, partir sans appareil ne veut pas dire que je n’ai pris aucune photo (sinon cet article n’existerait pas). Mon challenge sur ces vacances était de prendre toutes mes photos au téléphone, et de réussir à en être suffisamment contente pour faire un bel album de vacances.
Toutes les photos que vous verrez dans cet article ont donc été prise à l’iPhone 12 Pro, et je dois dire que j’ai été très agréablement surprise par le rendu ! Bien sûr, un téléphone ne vaudra jamais un boîtier, mais pour des photos qui n’ont pas d’autre vocation que d’être de jolis souvenirs de voyage, l’iPhone a clairement fait le job.
Maintenant que cette parenthèse matériel est faite, c’est parti pour le voyage en Albanie ?
Tirana, capitale de l’Albanie
Jours 1 + 2
Le voyage commence dans la capitale de l’Albanie, Tirana. Moi qui ne suis pas grande amatrice des villes, celle-ci a été une très bonne surprise ! Colorée, dynamique, et chargée d’histoire, Tirana est un plaisir à explorer tout au long d’une journée.
On se perd volontiers dans ses rues, une alternance chaotique d’anciens bâtiments soviétiques, de façades colorées et de grands parcs verdoyants. Si vous aimez vous baladez, direction le Grand Parc de Tirana et son lac artificiel de 55 hectares, où vous pourrez flâner au soleil et vous promener.
En revenant vers le centre-ville, on découvre les ruelles du quartier de Blloku, le quartier « branché » de Tirana, où vous retrouverez tous les restaurants et bars en vogue. Un peu plus loin, le Kalaja de Tiranes a des airs de Disneyland : un quartier construit à l’emplacement de l’ancien château, entièrement rénové et rempli de terrasses et devantures proprettes en bois. J’ai personnellement beaucoup aimé m’y promener, même si l’ambiance y est moins authentique que dans d’autres quartiers !
Si vous êtes amateurs d’art et d’histoire, Tirana fera également votre bonheur. Je n’ai pas eu le temps de visiter ses différents musées, mais vous y trouverez les Bunk’Art, musées en témoignage du régime soviétique albanais, ou encore la House of Leaves, musée consacré au service d’espionnage du régime totalitaire. Un peu partout dans la ville, vous verrez également des oeuvres d’art moderne, certaines interactives si vous disposez d’une connexion internet.
Berat, la ville aux milles fenêtres
Jours 3 + 4
Après ces deux premiers jours passés dans la capitale de l’Albanie, on amorce la descente vers le Sud du pays, avec une première escale à Berat. Surnommée « la ville aux milles fenêtres », cette vieille ville fortifiée est classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et elle mérite ce classement !
Accrochée à flanc de colline, surplombée par son château, la ville a un vrai charme, et on y passe sans problème une journée entière à s’y balader. A faire absolument : la montée jusqu’au château, le Kalaja de Berat.
De petites ruelles pavées permettent de gravir la colline jusqu’au château, et on y découvre tout du long des vestiges historiques : une très vieille église byzantine, puis une, un peu plus récente, qui date de l’époque ottomane. Avant d’atteindre finalement les fortifications du château, où l’on surplombe la rivière en contrebas.
`Le lendemain, on décide d’explorer les collines environnantes. Un petit sentier de randonnée part de la ville, et permet de gravir la colline en face du château, qui donne un super point de vue sur Berat.
Et que serait une visite de ville sans un arrêt restaurant ? Après quatre jours passés en Albanie à se nourrir de pique-nique, il est temps de tester la cuisine locale ! Verdict : c’est super bon. Une cuisine plutôt méditerranéenne, avec beaucoup de légumes, des salades de crudités, et des boulettes de viande délicieuses. Petit conseil, ne vous emballez pas trop sur la quantité ! Si les cartes donnent l’impression que l’on va manger des tapas, c’est bien des plats complets (et copieux) qui sont servis à chaque fois. Pour ma part, j’ai retenu la leçon après deux restaurants à rentrer en étant à la limite de rouler.
Trois jours à Gjirokaster
Jours 5 + 6 + 7
Après avoir passé deux jours et deux nuits à Berat, direction Gjirokaster, une seconde ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. J’y ai passé 3 jours, durée que je vous conseille pour profiter pleinement de cette super jolie cité d’Albanie.
Gjirokaster est tout simplement magnifique : toute en pierre, elle se compose d’anciennes demeures qui avaient souvent été construites par de riches familles albanaises. On peut y découvrir l’architecture typique du pays, et même visiter certaines des maisons pour découvrir la construction traditionnelle des résidences.
Pour ma part, j’ai visité la Skenduli House lors de ma première journée sur place, et je n’ai vraiment pas été déçue par l’expérience. Pour seulement 300lek (3EUR), vous pourrez vous promener librement dans la maison et découvrir les cuisines, les salons ou encore les salles traditionnelles de mariage. La visite peut également se faire avec un guide, qui vous expliquera en détail la signification des décorations et l’usage des différentes pièces. En bref, une belle immersion culturelle !
Le centre historique de Gjirokaster vaut également le coup de s’y promener, et notamment le quartier du Vieux Bazar, où vous pourrez flâner dans de nombreuses boutiques d’artisanat local. La nuit, le quartier s’anime, et on peut y dîner et boire un verre dans l’un des nombreux restaurants nichés entre les habitations.
Pour ma deuxième journée sur place, j’ai décidé de partir à la découverte du château de Gjirokaster (en Albanie, vous trouverez un château dans à peu près toutes les villes que vous visiterez).
Très bien entretenu, il a été converti en musée, et vous pouvez là encore vous y promener librement pour découvrir les anciennes salles du château, les extérieurs, et même les anciennes prisons.
Sur les remparts, un vestige d’avion est exposé, petite curiosité locale au milieu de cet ancien château de pierres.
Enfin, si vous aimez les randonnées, les collines autour de Gjirokaster feront votre bonheur ! A environ 30mn de marche du centre, on peut admirer un ancien pont ottoman, le Pont Ali Pasha, qui donne ensuite accès aux collines.
Le point de vue est magnifique, et vous donne accès à toutes les collines environnantes si vous avez envie de vous dégourdir les jambes. Pour ma part, je n’ai pas osé m’aventurer trop loin, à cause de la présence de troupeaux et de chiens de bergers, et d’une sévère phobie des chiens. Néanmoins, j’ai remarqué au fil du voyage que le berger n’était jamais loin, si vous n’avez pas peur de nos amis à poils, la balade devrait donc être sans encombre !
Les montagnes albanaises à Permët
Jours 8 + 9
Je n’avais aucun itinéraire précis en tête durant ce voyage, et après mon séjour à Gjirokaster, j’ai donc décidé de remonter légèrement plus au Nord pour aller passer deux jours et deux nuits à Permët, petite ville au pied des montagnes de l’Albanie du Sud.
En toute honnêteté, je pense que cet endroit a été le coup de coeur de mon séjour ! La ville en elle-même n’a rien d’exceptionnel, c’est une petite ville sans architecture notable, mais on y sent une réelle volonté de développer le tourisme autour des activités outdoor, ce qui donne une super ambiance au lieu.
Le jour de mon arrivée, j’ai découvert qu’un festival outdoor, le Vjosa N’Fest, avait lieu sur place : activités aquatiques, randonnées, VTT, et le soir, concert de musique traditionnelle suivi d’un DJ set dans une ancienne ruine soviétique. Une expérience franchement atypique, mais vraiment géniale, qui m’aura permis de découvrir les danses traditionnelles albanaise – et c’est très chouette.
En suivant les itinéraires de rando proposés par le festival, j’ai donc décidé de partir en randonnée le lendemain. Direction les sources thermales de Benjët !
La balade demande d’être un minimum habitué à marcher, puisqu’il faut compter une quinzaine de kilomètres avant d’arriver au niveau du canyon et des sources (et donc, la même distance à faire pour rentrer). Mais l’endroit vaut l’effort : un canyon encastré dans de hautes falaises, au creux duquel serpente une rivière laiteuse et turquoise.
Lorsque l’on arrive, on tombe directement sur un premier bassin thermal, juste à côté d’un antique pont de pierre. Si l’endroit est très beau, il est aussi souvent rempli de touristes et locaux en quête de fraîcheur, et je vous conseille donc de continuer à marcher encore un peu dans le canyon ! Vous y trouverez d’autres piscines naturelles où vous baigner, beaucoup plus au calme.
Cet endroit aura vraiment été mon expérience préférée du voyage, entre les paysages montagneux de la randonnée, la beauté du canyon, et le plaisir de se baigner dans l’eau fraîche de la rivière.
Petit tip : si vous n’avez pas envie de vous lancer dans une rando de 30km, un bus part de Permet et vous emmène directement aux sources. Mais si vous voulez mon avis, ça enlève une grosse partie du plaisir de la journée !
Saranda et Ksamil, l’Albanie en bord de mer
Jours 10 + 11 + 12
Après avoir exploré l’intérieur des terres du Sud de l’Albanie, direction la côte ! On rejoint la ville de Saranda, à quelques kilomètres seulement de la frontière grecque. Là-bas, dépaysement total, ambiance Maldives garantie.
Je n’ai pas trouvé la ville de Saranda très jolie, n’étant pas une grande fan des stations balnéaires. En revanche, on y trouve de nombreuses petites plages pour se baigner (même si malheureusement, la plupart sont privées et nécessitent de payer un transat), et on y mange très (très) bien. La promenade en bord de mer est bordée de restaurants, où l’on peut déguster des fruits de mer à tout petit prix, un vrai régal.
Et si vous aimez faire la fête, Saranda est une ville où vous trouverez votre bonheur ! Le soir, la promenade s’anime entre restaurants et bars à cocktails au bord de l’eau, toujours à des prix extrêmement raisonnables. Pour les plus fêtards, rendez-vous à l’Orange Club, où vous pourrez vous amuser jusqu’au bout de la nuit.
Après deux jours à Saranda, direction la ville de Ksamil pour une excursion à la journée. Cette ville côtière est la plus proche que vous trouverez de la Grèce, puisqu’on peut rejoindre Corfou en seulement 20mn de ferry ! L’endroit est plutôt mignon, le bord de mer a été entièrement rénové et a vraiment des airs de Maldive, mais ce n’est vraiment pas le genre d’ambiance que j’apprécie, beaucoup trop plage à mon goût. Néanmoins, l’endroit est sympa pour s’y promener une journée et se baigner.
Retour à Tirana et découverte du Parc National du Dajti
Jours 13 + 14 + 15
Après s’être bien baladés dans tout le Sud de l’Albanie, il est temps de reprendre la direction de la capitale pour se préparer à rentrer. De Saranda à Tirana, il faut compter environ 5h de bus, donc prévoir une journée entière de transport pour rentrer.
Cela me laissait une dernière journée à profiter de Tirana avant de reprendre l’avion, et j’ai décidé d’en profiter pour explorer un peu le Parc National du Dajti. On y accède directement depuis Tirana, en prenant le Dajti Express, un téléphérique qui emmène du centre-ville jusqu’au pied de la montagne éponyme.
De là-haut, j’ai choisi de faire la randonnée du Mont Tujani, un petit sommet juste en face du Mont Dajti (idéalement, je voulais faire les deux, mais le temps a malheureusement tourné à l’orage).
La randonnée est vraiment facile, le sommet s’atteint en 1h de marche environ, et de là-haut, on profite d’une vue panoramique sur toute la capitale ! De l’autre côté, changement d’ambiance complet avec vue sur le parc et ses montagnes.
Si vous passez par Tirana, je vous conseille vraiment de faire un tour par le Dajti Express et le Parc National, s’y balader est vraiment agréable, et la montée en téléphérique coûte seulement 1200lek aller/retour (12EUR).
Et voilà, après un dernier apéro sur le rooftop de l’hôtel, pour profiter du coucher de soleil sur Tirana, il est temps d’aller dormir et de reprendre l’avion le lendemain pour rentrer.
Les infos pratiques pour se rendre en Albanie
Se loger en Albanie
Pour le logement, j’ai fonctionné tout le séjour avec Booking, et c’était parfait. On trouve facilement à se loger partout, la réservation se fait en quelques clics, bref, c’est top. Les logements sont principalement des Guest House, certaines où l’on est vraiment chez l’habitant, d’autres qui font plus penser à des hôtels. Mon coup de coeur : la Guest House Karafil à Gjirokaster, située dans une maison traditionnelle albanaise, vraiment magnifique.
Se déplacer en Albanie
Côté déplacement, j’ai choisi de ne pas louer de voiture et de tout faire en bus. Des lignes relient les principales villes d’Albanie entre elles, c’est donc plutôt simple de se déplacer ! Néanmoins, je conseillerai de prendre des locations de voiture ponctuelles à certains endroits, pour pouvoir se rendre dans les endroits plus reculés. Par exemple, j’avais repéré le Blue Eye près de Saranda, ou encore le canyon d’Osume près de Berat, mais impossible d’y accéder en bus.
Le budget
Si vous cherchez une destination petit budget, l’Albanie est vraiment top pour ça ! Je vous mets ci-dessous le budget pour chaque poste de dépense du voyage :
Avion : 37EUR/pers au départ de Milan
Logement : environ 15EUR/pers/nuit
Bus : entre 2EUR et 12EUR/pers par trajet
Restaurants : environ 15EUR/pers pour un repas complet + bière
Musées/visites : environ 3EUR/pers
Daijti Express : 12EUR/pers A/R
En parlant budget, petit point rapide sur la monnaie : l’Albanie est hors zone euro, la monnaie locale est donc le lek. La conversion est incroyablement facile : 1EUR = 100lek. On peut retirer avec une carte française dans tous les ATM, et il faut simplement compter environ 6EUR de frais de conversion par retrait. A noter : très peu de commerces prennent la CB, et les bus ne la prennent jamais, pensez donc à prévoir du liquide.
Internet et téléphone
Si vous n’avez pas de forfait international, l’Albanie ne fera probablement pas partie des pays couverts par votre opérateur. C’était mon cas, mais je n’ai néanmoins pas eu besoin de prendre de carte SIM sur place : en effet, on trouve du Wi-Fi gratuit un peu partout ! Dans les Guest House, dans les restaurants et bars, et même souvent, devant les banques. Aucune difficulté de ce côté donc, j’avais très facilement accès à Internet pour communiquer et faire des recherches.
Petit conseil : pour anticiper les moments où vous n’aurez aucun réseau, vous pouvez télécharger en avance la carte du pays sur Maps.me, ce qui vous permettra de facilement vous orienter même en hors connexion.
Langue et histoire
Sans surprise, en Albanie, on parle albanais. Cependant, la plupart des jeunes et des commerçants parlent très bien anglais, et il n’y a donc pas eu de soucis pour communiquer. Avec les personnes âgées en revanche, c’est une autre histoire, et c’est souvent des personnes âgées qui tiennent les Guest House. Mais avec un peu de langage des mains et Google trad au besoin, on arrive à se comprendre !
Côté histoire, l’Albanie est un pays faisant partie de l’ex-URSS, et cela se ressent encore aujourd’hui. Même s’il y a une volonté claire de développer le tourisme, avec des centre-villes rénovés et très propres, et des monuments historiques très bien entretenus, dès que l’on s’éloigne des zones touristiques, on trouve malheureusement pas mal de déchets par terre, ce qui peut être surprenant quand on n’y est pas habitué. Autre point à noter, si comme moi, vous avez la phobie des chiens : dès qu’on sort des zones touristiques, on trouve aussi beaucoup de chiens errants dans les rues. Ils ne m’ont jamais paru méchants, et ça ne m’a pas empêché de profiter du voyage, mais comme les déchets, ça surprend au début ! Ce sont les deux seuls points plus négatifs que j’ai retenu de ce voyage, pour le reste, 100% chouette.
En résumé
Résumé sur ce voyage en Albanie : une destination encore peu fréquentée, très abordable, avec des paysages magnifiques, des randonnées, de la baignade, des visites à faire entre monuments historiques, vieilles villes et musées, et de la bonne nourriture. Bref, un joli coup de coeur, et l’envie d’y retourner pour explorer la partie Nord du pays !